Le HLA B27 appartient au système HLA, ensemble de protéines présentes à la surface des cellules de l'organisme et participant à la distinction entre le « soi » et le « non soi ». Les personnes porteuses du HLA B27 développent davantage certaines maladies auto-immunes que la population générale, en particulier la spondylarthrite ankylosante. Le point tout de suite.
Système HLA : qu'est-ce que c'est ?
Complexe Majeur d'Histocompatibilité ou système HLA
Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité ou CMH est un système qui permet aux cellules d'un individu de se distinguer de celles d'un autre individu et ainsi de faire la différence entre le « soi » et le « non soi ». Le HLA est le principal déterminant de la compatibilité lors des greffes entre un donneur et un receveur, d'où le terme d'histocompatibilité. La première molécule d'histocompatibilité a été découverte à la surface des globules blancs (leucocytes) c'est pourquoi en anglais, le CMH est traduit par HLA pour Human Leucocyte Antigen. Un point s'impose sur le sujet.
Bon à savoir : le HLA B27 est une des protéines du CMH (ou HLA), plus précisément il appartient au CMH de classe I. Il est présent chez 6 à 8 % des caucasiens, 4 % d'africains, 2 à 9 % de chinois, et 0,1 à 0,5 % de japonais.
Rôle du système HLA
L'organisme contient de petites protéines (peptides) appelées antigènes, reconnus par certaines cellules du système immunitaires appelées lymphocytes T (variété de globules blancs) qui portent des récepteurs aux antigènes. Les peptides appartiennent au soi ou au non soi (particules infectieuses ou cancéreuses), ce sont des fragments de protéines dégradées par des processus cellulaires spécialisés.
Les molécules du CMH sont des glycoprotéines situées sur les membranes cellulaires, dans lesquelles peuvent s'enchâsser les peptides. Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité a pour fonction la présentation de l'antigène aux lymphocytes T afin de rendre les antigènes accessibles à leurs récepteurs et de permettre leur reconnaissance par les lymphocytes T.
La plupart des cellules de l'organisme expriment des molécules du CMH mais il existe des cellules présentatrices d'antigènes « professionnelles » telles que les lymphocytes B, les macrophages ou les cellules dendritiques. Les molécules du CMH présentent en permanence des peptides aux lymphocytes T, instaurant une véritable surveillance de toute modification entre le soi et le non soi.
Variantes génétiques du système HLA
Les variantes inter-individuelles du HLA sont extrêmement importantes, on parle d'un polymorphisme génétique. Les protéines du système HLA sont codées par des gènes situés pour la plupart sur le bras court du chromosome 6.
Il existe trois régions dont les deux premières correspondent au CMH de classe I et au CMH de classe II :
- le CMH de classe I comporte 3 gènes, le HLA-A, HLA-B et HLA-C ;
- le CMH de type II comporte 3 paires de gènes, HLA-DP (gènes DPA et DPB), HLA-DQ (gènes DQA et DQB) et HLA-DR (gènes DRA et DRB1) ;
- chaque type de CMH englobe un ensemble de molécules désignées par des chiffres : HLA-B1, HLA-B2… HLA-B27.
Les différences génétiques entre les différents CMH des individus conditionnent leurs différentes aptitudes à répondre à la stimulation d'un antigène mais elles déterminent aussi des susceptibilités à développer certaines pathologies.
Pathologies associées au HLA B27
HLA B27 et maladies auto-immunes
Le HLA B27 est associé à certaines maladies immunitaires en particulier les spondylarthropathies. Il s'agit de maladies inflammatoires chroniques, elles regroupent la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique, les spondylarthropathies juvéniles, ou encore des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin comme la maladie de Crohn.
Ces maladies peuvent se manifester par divers symptômes tels que des douleurs articulaires, une raideur, une uvéite antérieure récurrente (inflammation de l'une des tuniques profondes de l’œil), un psoriasis, ou des troubles digestifs.
La spondylarthrite ankylosante est particulièrement corrélée au HLA B27. Elle est caractérisée par des douleurs, un enraidissement progressif de la colonne vertébrale et une inflammation chronique. Elle apparaît plutôt chez les hommes, aux alentours de 20 à 30 ans.
Quel lien entre le HLA B27 et la spondylarthrite ankylosante ?
Le HLA B27 favoriserait la persistance de bactéries dans l'organisme à l'état latent avec l'apparition de réactions immunitaires et d'une inflammation au niveau des enthèses (insertion des tendons).
Autre hypothèse, les protéines du HLA B27 auraient une structure semblable à certains antigènes bactériens ce qui provoquerait, lors d'une infection bactérienne, une rupture de tolérance envers le HLA B27.
La spondylarthrite ankylosante est toutefois une maladie dont les causes sont multifactorielles, le HLA B27 n'étant pas suffisant pour déclencher cette pathologie. D'ailleurs, il n'est pas retrouvé chez tous les patients souffrant de spondylarthrite.
Bon à savoir : les adultes atteints de spondyloarthrite et vivant au nord de l’Europe affichent une plus forte prévalence de l’antigène HLA-B27 sachant que cela favorise également l’augmentation des facteurs de risques cardiovasculaires (source : Lopez-Medina C et al. Facteurs de risque cardiovasculaire chez des patients atteints de spondyloarthrite originaire du nord de l'Europe et des pays méditerranéens : une étude dérivée du projet Asas-Comospa. Revue du rhumatisme, 2019, 86:63-69).
Comment recherche-t-on le HLA B27 ?
Le HLA B27 est recherché en laboratoire spécialisé au moyen d'un prélèvement de sang veineux au pli du coude, en cas de symptômes de maladie inflammatoire auto-immune. C'est un examen réalisé en association avec d'autres examens biologiques (analyse de la VS et de la CRP, recherche du facteur rhumatoïde) et radiologiques.
En cas de positivité, il ne permet en aucun cas de poser le diagnostic mais fournit un argument supplémentaire en faveur de la pathologie suspectée. À l'inverse, un HLA B27 négatif n'exclut pas le diagnostic de maladie auto-immune.