La rage est une maladie grave causée par un virus. Elle se caractérise par une encéphalite mortelle une fois les signes cliniques déclarés. Elle touche tous les mammifères et le virus présent dans la salive d'un animal peut être transmis à l’homme par une morsure.
Grâce au suivi des recommandations de vaccination contre la rage des animaux domestiques, aucun cas recensé de rage n'a été contacté sur le territoire français depuis 2001.
La rage animale diminue en Europe, mais il faut savoir que cette maladie est assez répandue dans le monde sur tous les autres continents. Le vaccin antirabique (contre la rage) utilisé chez l’homme peut prévenir la maladie ou l’enrayer à son début. Le point.
Vaccin antirabique : caractéristiques
Le vaccin contre la rage pour l’homme est un vaccin inactivé, préparé à partir de plusieurs souches du virus sur des cultures de cellules humaines ou animales :
- Il est indiqué en prévention de la maladie chez l’enfant et l’adulte.
- Il peut être utilisé avant ou après l’exposition au virus de la rage en primo-vaccination ou en rappel.
- Il se présente en suspension injectable intramusculaire qui, comme tous les vaccins, doit être conservée au réfrigérateur (ente + 2 °C et +8 °C).
- Il est disponible en pharmacie sur ordonnance médicale.
- En raison de la gravité de la maladie, si le risque de contamination est élevé, la vaccination peut être utilisée chez tous les sujets quels que soient leur âge et leur état.
Deux vaccins inactivés sont disponibles en France :
• Vaccin rabique Pasteur® (souche Wistar Rabies PM/WI 38 1503-3 M) produit sur cellules Vero.
• Rabipur® (souche Flury LEP) produit sur des cellules purifiées d’embryon de poulet.
Utilisations du vaccin contre la rage
La vaccination antirabique est le moyen le plus efficace pour lutter contre le virus de la rage. Elle est indiquée chez l'homme en prévention ou en traitement de l'infection.
Les professionnels habilités à pratiquer le vaccin contre la rage sont :
- les médecins ;
- les infirmiers pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, depuis le 24 avril 2022 sans prescription médicale préalable de l'acte d'injection (décret n° 2022-610 du 21 avril 2022) ;
- les sages-femmes, qui peuvent prescrire et administrer le vaccin aux femmes pour lesquelles il est recommandé, aux nouveau-nés, et aux personnes de l'entourage de l'enfant ou de la femme enceinte pour lesquelles il est recommandé (décret n° 622-611 du 21 avril 2022) ;
- les pharmaciens, pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur (loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019).
Vaccination préventive
La vaccination préventive est destinée aux personnes particulièrement exposées à la contamination par la rage :
- les professionnels en rapport direct avec les animaux (vétérinaires, chasseurs, animaliers, naturalistes, taxidermistes...) ;
- les personnels de laboratoire qui peuvent être en contact avec le virus ;
- les voyageurs qui partent pour un long séjour dans les zones où la maladie est fréquente en Afrique (y compris l'Afrique du Nord), en Asie ou en Amérique du Sud.
Cette vaccination est recommandée en particulier chez les jeunes enfants qui vont aller à l'étranger dès qu’ils marchent. En effet, ceux-ci ont un risque plus élevé d’exposition par morsure ou par contact mineur passé inaperçu (léchage sur peau excoriée, griffure…).
Vous pouvez vous faire vacciner par votre médecin traitant ou dans un centre de vaccination (voir la liste des Centres antirabiques).
Pour une protection efficace, 3 injections intramusculaires de vaccin en un mois sont nécessaires (jour 0, jour 7 et jour 21 ou 28), suivi d'un rappel au bout d'un an ou plus. Par la suite, un rappel peut être fait tous les 5 ans.
Un contrôle sérologique (recherche d'anticorps spécifiques) pour évaluer l'immunité acquise peut être demandé par le médecin avant un rappel. Il est effectué périodiquement (tous les 6 mois ou tous les 2 ans) pour les personnes à risque élevé continu ou fréquent. Si les anticorps antirabiques sont insuffisants, il est nécessaire de faire une nouvelle injection du vaccin.
À noter : des schémas accélérés recommandés par l’OMS en 2018, quel que soit l’âge, comportent : soit l’administration simultanée, en 2 sites différents, de 2 doses de 0,1 ml à J0 et J7n soit l’administration d'une dose de 0,5 ou 1 ml (selon le vaccin) à J0 et J7. Cependant, ces schémas ne correspondent pas à l’AMM des vaccins disponibles et ils ne sont donc pas actuellement recommandés en France.
Vaccination thérapeutique contre la rage
Voici les points importants à connaître :
- La rage a un temps d’incubation assez long (20 à 30 jours dans 80 % des cas), ce qui permet un traitement par injection de vaccin avant l’apparition des premiers symptômes.
- Si vous êtes mordu, griffé ou léché sur une peau lésée, par un animal suspecté de rage, un traitement antirabique doit être systématiquement mis en route. La prise en charge du traitement se fait toujours sous contrôle médical dans un centre antirabique.
- Les premiers soins sont non spécifiques : nettoyage immédiat de la blessure à grande eau et au savon pendant 15 minutes ou avec un antiseptique, complété par une antibiothérapie et une vaccination antitétanique si nécessaire.
- La vaccination doit être commencée rapidement au moindre risque de contamination (deux injections à J0 et J3). Dans les cas graves, elle est associée à une injection d'anticorps rabiques spécifiques (immunoglobulines antirabiques pas toujours disponibles dans les pays en développement). Elle est poursuivie ou non (selon la nature de la blessure et la surveillance vétérinaire de l'animal) jusqu'à 5 doses de vaccin en 28 jours.
Bon à savoir : si vous avez reçu une dose préventive du vaccin depuis moins de 5 ans, le traitement en cas d'exposition est réduit à seulement 2 rappels.
Contre-indications et effets indésirables du vaccin
Le vaccin contre la rage est contre-indiqué :
- en cas d'allergie connue à un de ses composants ;
- en cas de maladie fébrile ou aiguë ;
Certains médicaments sont contre-indiqués à la suite immédiate de la vaccination (cortisone, immunosuppresseur entre autres).
Bon à savoir : la vaccination post-exposition n'a aucune contre-indications en raison de l'évolution fatale de la maladie.
Après la vaccination antirabique, les réactions observées les plus fréquentes sont :
- des réactions cutanées au point d'injection : rougeurs, douleurs, induration ;
- de la fièvre, des ganglions et de la fatigue durant les 24 heures qui suivent le vaccin ;
- des maux de tête, des vertiges, des douleurs abdominales ou musculaires qui disparaissent en quelques jours.