L’hépatite A est une maladie infectieuse causée par un virus. Elle provoque des lésions inflammatoires et une altération des cellules du foie. Le virus est transmis à l’homme par l’ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par des matières fécales infectées.
L’hépatite A est très fréquente dans tous les pays du monde. On a observé une recrudescence en Europe en 2017 et, en France, le nombre de cas en août était déjà trois fois supérieur à celui de 2016 (693 cas) . Elle est souvent bénigne, mais elle peut dans certains cas avoir des conséquences sérieuses sur votre santé. En plus des précautions d’hygiène recommandées, le vaccin contre l’hépatite A est très efficace pour éviter cette maladie. Nous faisons le point.
Caractéristiques du vaccin contre l'hépatite A
Le vaccin contre l’hépatite A est préparé à partir d’une souche du virus inactivé. Ce vaccin confère une immunité contre la maladie en induisant la production d'anticorps spécifiques contre le virus responsable.
En France, il existe plusieurs vaccins fabriqués à partir de différentes souches du virus de l'hépatite A :
- chez les enfants (jusqu'à 15 ans révolus) :
- Havrix 720®, une dose puis une dose de rappel 6 à 12 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu’à 5 ans après la première dose,
- Avaxim 80®, avec une dose puis une dose de rappel 6 à 36 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu’à 7 ans après la première dose ;
- chez les adultes :
- Avaxim 160® : une dose puis une dose de rappel 6 à 12 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu’à 36 mois après la première dose,
- Havrix 1440® : une dose puis une dose de rappel 6 à 12 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu’à 5 ans après la première dose,
- Vaqta 50® : une dose puis une dose de rappel 6 à 18 mois après cette première dose.
À noter : il existe aussi des spécialités associant dans la même seringue le vaccin de l'hépatite A à celui de l'hépatite B (Twinrix) ou à celui de la typhoïde (Tyavax). Notez que le vaccin combiné hépatite A et B Twinrix Enfant® ne sera plus commercialisé au 30 septembre 2020, mais le vaccin Twinrix Adulte® indiqué à partir de l’âge de 16 ans continuera à l’être.
Ces vaccins se présentent en suspension pour injection intramusculaire dans une seringue pré-remplie. Comme tous les vaccins, ils doivent être conservés au frais (entre +2°C et +8°C) :
- Ils sont vendus en pharmacie sur ordonnance médicale et ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, sauf pour des cas particuliers (mucoviscidose ou maladies chroniques du foie).
- L’injection d’une seule dose de vaccin anti-hépatite A est immunisante au bout de 14 jours. Pour une efficacité optimale, un rappel est nécessaire 6 à 12 mois (ou jusqu'à 5 ans) après la vaccination initiale.
- L'immunité acquise après la deuxième dose de vaccin, persiste pendant plusieurs années (au-delà de 10 ans).
- Ce vaccin ne protège pas des infections des autres hépatites virales.
Vaccin hépatite A : pour qui est-il recommandé ?
En France, le vaccin hépatite A n'est pas obligatoire.
La HAS (Haute Autorité de santé) le recommande pour :
- Les voyageurs adultes ou enfants (au-dessus de 1 an) se rendant dans un pays où le risque de contamination est élevé (l'Arabie Saoudite exige cette vaccination pour tous les pèlerins se rendant à La Mecque) ;
- les enfants, à partir de l’âge d’un an, s'ils sont nés de familles dont l’un des membres (au moins) est originaire d’un pays de haute endémicité et qui sont susceptibles d’y séjourner ;
- les enfants et les jeunes pensionnaires dans des établissements pour handicapés ;
- les professionnels exposés à un risque de contamination par le virus :
- le personnel s’occupant d’enfants n’ayant pas atteint l’âge de la propreté (par exemple personnels des crèches, assistants maternels...) et des établissements pour handicapés,
- le personnel des traitements des eaux usées (égoutiers, éboueurs),
- le personnel préparant les aliments des restaurations collectives ;
- les personnes atteintes de mucoviscidose, celles contaminées par le virus de l'hépatite B ou C ou porteuses d'une maladie chronique du foie ;
- les homosexuels de sexe masculin (qui sont les plus touchés).
En présence d'un cas d'hépatite A confirmé, la vaccination est recommandée pour toutes les personnes de l'entourage immédiat. Cette vaccination doit intervenir le plus tôt possible (dans un délai maximal de 14 jours suivant l’apparition des signes cliniques), sans examen sérologique préalable, chez les personnes n’ayant jamais été vaccinées contre l’hépatite A et réunissant les conditions suivantes : nées après 1945, sans antécédent connu d’ictère et n’ayant pas séjourné plus d’un an dans un pays de forte endémicité.
Bon à savoir : les personnes susceptibles d'avoir déjà contracté la maladie sont immunisées et n'ont pas besoin d'être vaccinées. Une sérologie (recherche d'anticorps spécifiques) peut être demandée pour confirmer l'immunité.
Les professionnels habilités à pratiquer le vaccin contre l'hépatite A sont :
- les médecins ;
- les infirmiers pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, depuis le 24 avril 2022 sans prescription médicale préalable de l'acte d'injection (décret n° 2022-610 du 21 avril 2022) ;
- les sages-femmes, qui peuvent prescrire et administrer le vaccin aux femmes pour lesquelles il est recommandé, aux nouveau-nés, et aux personnes de l'entourage de l'enfant ou de la femme enceinte pour lesquelles il est recommandé (décret n° 622-611 du 21 avril 2022) ;
- les pharmaciens, pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur (loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019).
Vaccination contre l'hépatite A : contre-indications et effets indésirables
Le vaccin n'est pas recommandé :
- chez les enfants de moins de 1 an ;
- en cas d'allergie à l'un de ses constituants ;
- en cas de fièvre.
Après une vaccination contre l'hépatite A on peut observer :
- des réactions locales au site d'injection : douleurs, gonflements, rougeurs, induration ;
- des réactions systémiques : maux de tête, fatigue, fièvre, nausées, vomissements, diarrhées ;
- une élévation légère et transitoire du taux de transaminases (enzymes du foie) dans le sang.
Ces effets indésirables sont généralement bénins et de courte durée.