Myorelaxant

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Douleur au niveau du dos 123RF / loganban

Un traitement myorelaxant a pour but de décontracter les muscles. Quels sont les traitements existant ? Quelles sont leurs indications ?

Les myorelaxants, selon leur classe, peuvent être utilisés dans divers contextes (contractures musculaires, anesthésie générale, chirurgie esthétique ou certaines pathologies...).

Myorelaxants et contractures musculaires

En cas de douleurs lombaires ou dorsales dues à la contracture d'un muscle, il était d'usage de prescrire des myorelaxants (par exemple dans le cadre d'un lumbago). Ils étaient fréquemment associés à des anti-inflammatoires ou d'autres antalgiques comme le paracétamol.

Des études scientifiques n'ont pas permis de démontrer que les myorelaxants étaient efficaces dans la prise en charge de la contracture musculaire :

  • En 2013, le tétrazépam, qui était très utilisé, a été retiré du marché en raison de l'apparition de graves complications cutanées (de la peau) suite à la prise de ce traitement. 
  • Aujourd'hui, le thiocolchicoside, un dérivé de la colchicine, peut toujours être prescrit. En 2014, il a été inscrit sur la liste des médicaments sous surveillance par les autorités européennes. En effet, les risques liés à la prise de ce traitement (diarrhées, douleurs abdominales, réaction d'hypersensibilité, photodermatose, convulsions...) ont été jugés trop importants au regard du faible bénéfice qu'il apportait pour le soulagement de la douleur. Par ailleurs, il est également génotoxique et tératogène.
    C'est ainsi que depuis le 2 janvier 2018, ces myorelaxants (type Coltramyl®, Miorel®, Myoplege®, etc.) ne sont plus pris en charge. La HAS (Haute Autorité de santé) a en effet jugé leur « service médical rendu » insuffisant pour justifier leur remboursement.
  • Certains myorelaxants comme le méthocarbamol (Lumirelax®) peuvent être prescrits mais ne sont pas non plus remboursés. Reste que selon la revue Prescrire, ce traitement expose lui aussi à de nombreux effets indésirables, notamment des troubles digestifs et des atteintes cutanées (dont des angio-œdèmes).

Pour atténuer la douleur en cas de contracture musculaire, des mesures physiques peuvent être prises : massages, application locale de chaleur...

Myorelaxants et anesthésie générale

Lors d'une anesthésie générale, selon le type de chirurgie, il peut être nécessaire d'utiliser des myorelaxants, les curares, afin de mettre les muscles au repos et de permettre le geste. Ce type de traitement bloque la transmission entre le nerf et le muscle, permettant un relâchement musculaire.

Myorelaxants et chirurgie esthétique

Afin de redéfinir l'ovale d'un visage ou d'estomper des rides, un chirurgien peut avoir recours à l'usage de toxine botulique, qui est aussi un myorelaxant. La contraction répétée des muscles est en effet à l'origine des rides d'expressions.

Après une injection de toxine botulique, l'effet est perceptible au bout de 3 jours, se stabilise au quinzième jour et dure de 3 à 6 mois.

Myorelaxant : la toxine botulique à but thérapeutique

L'esthétique n'est pas la seule indication à injecter de la toxine botulique. Cette substance à de nombreuses indications thérapeutiques :

  • spasme (contraction involontaire et pathologique) de la face, de la paupière (blépharospasme) ;
  • dépression (en modifiant l'expression du visage de quelqu'un on peut réduire ses aspects négatifs et améliorer le bien-être) ;
  • strabisme ;
  • troubles de l'oculomotricité (des mouvements des yeux) et problèmes ophtalmologiques tels que l'ectropion ;
  • cicatrisation des plaies et aspect esthétique des cicatrices (elle réduit les phénomènes de traction sur les berges de la plaie) ;
  • spasticité (augmentation exagérée et permanente du tonus musculaire) des membres ;
  • vessie hyperactive...

Bon à savoir : le botulisme est une maladie rare entraînant une paralysie progressive des muscles, pouvant mener au décès. Il est dû à la neurotoxine botulique. En thérapeutique, l'utilisation de fortes doses de toxine botulique, par exemple en cas de spasticité des membres, peut provoquer des évènements indésirables à type de symptômes de botulisme limités (paupière qui se ferme, difficultés à avaler...) ou plus importants (difficultés respiratoires). Les doses utilisées en chirurgie esthétique ne sont pas assez élevées pour provoquer ces symptômes.

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