
Un antiagrégant plaquettaire est un médicament préventif utilisé pour inhiber la formation d'un caillot sanguin pouvant boucher une artère.
Son action antithrombotique (empêchant la formation d'un caillot) est spécifique des obstructions des artères, mais est inutile pour les veines. Découvrons-en davantage sur ce médicament, son utilisation et ses effets secondaires.
Antiagrégants plaquettaires : mode d'action
Les plaquettes sont des éléments sanguins dont le rôle principal est d'arrêter une hémorragie. Elles interviennent dans la coagulation en s'agglutinant pour former un caillot sanguin (thrombus).
Dans certaines pathologies vasculaires, il est nécessaire d'éviter ou de limiter la formation de ce caillot qui peut obturer un vaisseau veineux ou artériel :
- Pour cela, trois sortes de médicaments antithrombotiques peuvent être utilisés : les anticoagulants d'action immédiate (exemple : héparine), les antivitamines K (exemple : Sintrom), les antiagrégants plaquettaires.
- Les antiagrégants plaquettaires agissent en retardant l'agglutination des plaquettes responsables du début de la coagulation ou en inhibant la production de fibrine (protéine fibreuse) responsable de la formation du caillot.
- Par rapport aux anticoagulants, on leur reconnaît :
- leur simplicité d'utilisation (le plus souvent par voie orale) ;
- leur relative rareté de complications hémorragiques ;
- leur surveillance clinique et biologique qui est moins astreignante.
Indications des antiagrégants plaquettaires
Les antiagrégants plaquettaires sont prescrits en prévention primaire ou secondaire des athéromes ischémiques (dépôts graisseux obturant une artère) :
- des accidents vasculaires cérébraux ischémiques (AVCI) ;
- des pathologies des artères coronaires : infarctus du myocarde , angine de poitrine (angor) ;
- des thromboses artérielles des membres inférieurs.
Ils sont particulièrement indiqués en prévention des complications vasculaires possibles de certaines maladies chroniques (diabète, hypercholestérolémie, hypertension artérielle...).
Plusieurs principaux médicaments sont utilisés pour leur action anti-agrégante par voie orale (comprimés, gélules ou sachets) :
- L'acide acétylsalicylique (Aspirine, Aspegic, Kardegic), bien connu pour son action contre la douleur et l'inflammation, il est aussi utilisé à faibles doses (75 mg à 325 mg par jour) et très souvent prescrit comme fluidifiant du sang.
- Le flurbiprofène (Cebutid), à la dose de 100 mg par jour. Il est aussi utilisé comme anti-inflammatoire à des posologies plus élevées. Il est surtout indiqué chez les patients pour qui l'aspirine est temporairement contre-indiqué (par exemple : avant une intervention chirurgicale)
- Le clopidogrel (Plavix), à la dose de 75 mg par jour (soit un comprimé par jour). Le clopidogrel est contre-indiqué en cas d'insuffisance hépatique sévère.
- La ticlopidine (Ticlid) dosé à 250 mg, la posologie adulte est de un comprimé matin et soir. Ses effets secondaires sérieux (dans 1 % des cas) de neutropénie (diminution des globules blancs), de thrombopénie (diminution des plaquettes) et d'hépatite, imposent une surveillance clinique et biologique particulière pendant les 3 premiers mois de traitement.
- Le dipyridamole (Cleridium, Persantine) à la dose moyenne de 300 mg par jour. Il possède, en plus des propriétés vasodilatatrices, des coronaires qui l'indique chez les patients porteurs d'une prothèse valvulaire.
- Les cyclopentyl-triazolo-pyrimidines sont réservées aux patients nécessitant une intervention des coronaires ou indiquées en association avec l'aspirine (75 à 325 mg par jour) dans une insuffisance coronarienne aiguë (angor instable, infarctus du myocarde) :
- le prasugrel (Efient) à la dose de 10 mg une fois par jour ;
- le ticagrélor (Brilique) à la dose de 90 mg deux fois par jour.
Bon à savoir : l’acide acétylsalicylique et le flurbiprofène sont contre-indiqués en cas d'ulcère à l'estomac.
Pour renforcer leur efficacité, certaines de ces molécules sont associées entre elles dans un même médicament : Duoplavin : acide acétylsalicylique 75 mg et clopidogrel 75 mg ainsi que Asasantine LP (à libération prolongée) : acide acétylsalicylique 25 mg et dipyridamole 200 mg.
Bon à savoir : il existe également des antiagrégants plaquettaires injectables par voie intraveineuse (Agrastat, Reopro, Integrilin, Tirofiban). Ils sont réservés aux hôpitaux et indiqués dans les angioplasties (dilatation chirurgicale des artères).
Effets secondaires indésirables et précautions d'emploi des antiagrégants
Les antiagrégants sont en général bien supportés mais présentent, bien que rarement, des effets indésirables bénins :
- des réactions allergiques ;
- des petites hémorragies : ecchymose (bleu), saignement de nez, hémorragie digestive, purpura (lésion hémorragique de la peau ou des muqueuses) ;
- des troubles digestifs : gastrite, douleur abdominale, dyspepsie, diarrhée, nausée ;
- des troubles neurologiques : céphalée, vertige.
En plus des précautions particulières d'utilisation de chacun des médicaments antiagrégants, des précautions d'emploi leur sont communes :
- Il est déconseillé d'associer les antiagrégants aux anti-inflammatoires ou à l'aspirine à forte dose, et aux antivitamines K (anticoagulants).
- Leur prescription doit être évitée chez les personnes ayant une lésion organique susceptible de saigner.
- Les chirurgiens et les anesthésistes doivent être informés de leur administration, car le risque hémorragique est accru en cas d'intervention chirurgicale.
- Il est important de respecter les posologies et les horaires de prise du médicament, de signaler au médecin les autres traitements associés, de prévenir le médecin de tout saignement pendant le traitement.
À noter : certaines interventions chirurgicales nécessitent un arrêt du traitement (amygdalectomie, chirurgie urologique, glaucome, neurochirurgie).