Anticoagulant naturel

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Gelule de complément alimentaire 123RF / Areeya

Certains composants animaux et végétaux contiennent des anticoagulants naturels. C'est dans la nature d'ailleurs, qu'une grande partie des médicaments anticoagulants aujourd'hui prescrits ont été extraits initialement. Voici tout ce qu'il faut savoir sur ces anticoagulants naturels.

Anticoagulant naturel : le mécanisme de la coagulation

Le sang contient des cellules sanguines : plaquettes, globules rouges, globules blancs. D'autre part, il est composé d'un liquide appelé plasma, dans lequel on trouve les protéines de la coagulation.

En cas de lésion de la paroi interne d'un vaisseau sanguin, il se produit une série de réactions dont la finalité est d'arrêter un saignement potentiel :

  • activation et agrégation des plaquettes (hémostase primaire) ;
  • activation du processus de la coagulation.

Parfois, ce système entraîne la formation d'un caillot ou thrombus dans la veine ou l'artère, responsable de l'obstruction du vaisseau.

Les différents types d'anticoagulant naturel

Anticoagulants ou antithrombotiques ?

Le terme « anticoagulant » est parfois un abus de langage utilisé à la place du terme « antithrombotique ». Les antithrombotiques comprennent en effet les anticoagulants et les antiagrégants plaquettaires. Ce sont des médicaments utilisés à titre préventif ou curatif dans le traitement des thrombus :

  • Les anticoagulants comme l'héparine et les anti-vitamine K inhibent les voies de la coagulation. Ils sont prescrits dans les cas suivants :
    • prévention et traitement de la maladie veineuse thrombo-embolique (phlébite, embolie pulmonaire) ;
    • prothèse valvulaire mécanique, fibrillation auriculaire ;
    • ischémie aiguë de membre, syndrome coronarien aigu.
  • Les antiagrégants plaquettaires comme l'aspirine empêchent l'activation et l'agrégation des plaquettes. Ils agissent davantage sur les thromboses artérielles, et sont prescrits dans les cas suivants :
    • à titre préventif, dans l'athérosclérose, maladie des artères liée aux plaques d'athérome sur les parois ;
    • syndromes coronariens, des accidents vasculaires cérébraux, et des thromboses artérielles ;
    • fibrillation auriculaire (en cas de risque faible).

Historique

La découverte des premiers anticoagulants remonte au début du XXe siècle, avec l'extraction de l'héparine en 1916 à partir d'un foie de chien. L'héparine est ensuite collectée dans de la muqueuse intestinale de porc et de bœuf.

En 1920, le dicoumarol est découvert dans de la moisissure développée sur du foin de mélilot (plante de fourrage) mal séché. La coumarine, chef de file des anti-vitamine K, est issue du dicoumarol et représente le premier anticoagulant oral.

Antithrombotiques d'origine naturelle

Dans l'histoire des antithrombotiques, les antiagrégants plaquettaires sont déjà utilisés avant l'Antiquité, l'écorce de saule et la reine des prés contenant de l'acide salicylique aux propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. Ce principe actif est transformé par la suite en acide acétylsalicylique ou aspirine, chef de file des antiagrégants plaquettaires, de nos jours synthétisé de manière chimique.

Exemples d'anticoagulant naturel

Dans l'alimentation et dans certains compléments alimentaires, on trouve un certain nombre de produits ayant une action sur la coagulation. Les anticoagulants naturels sont nombreux, on peut citer :

  • curcuma, ginseng, gingembre, ginkgo biloba ;
  • ail, poivre de Cayenne, cannelle, menthe, réglisse ;
  • chardon-marie, graines de lin, reine des prés, mélilot, marron d'Inde ;
  • Omega-3 issus des poissons gras et de l'huile de foie de morue (EPA, DHA), vitamine E (amandes, graines de tournesol, noisettes, pignons de pins) ;
  • choux, baies, raisin et extraits de pépins de raisins, pommes, oignons rouges, haricots verts, concentré de tomates, câpres ;
  • thé, sarrasin ;
  • olicosanol extrait de la canne à sucre.

Les anticoagulants naturels sont probablement utiles dans la prévention du risque cardio-vasculaire même si peu d'études existent sur le sujet. Selon leurs propriétés anticoagulante ou anti-agrégante, leur action anti-thrombotique participerait à l'inhibition de la formation de caillots dans le circuit artériel et veineux de l'organisme et préviendrait certains accidents cardio-vasculaires comme l'insuffisance artérielle, l'ischémie cérébrale ou encore l'infarctus du myocarde.

Anticoagulants naturels : faut-il s'en méfier ?

Il convient toutefois d'être vigilant dans la consommation d'anticoagulants naturels :

  • Ils ne remplacent pas un traitement médical !
  • Sachez qu'en grande quantité, ils exposent potentiellement à un risque hémorragique.
  • En cas de traitement médical antithrombotique concomitant, ils peuvent favoriser des complications hémorragiques.

En cas de traitement par des médicaments anticoagulants, il s'agit d'être vigilant afin de ne pas provoquer d'interactions entre les aliments et ces médicaments afin d'éviter un surdosage (et un risque d'hémorragie).

Dans ce contexte, il vaut mieux informer son médecin de la prise de ces aliments ou compléments alimentaires. De plus, en cas d'utilisation de compléments alimentaires, il faut veiller à ne pas associer plusieurs compléments aux propriétés anticoagulantes.

Bon à savoir : il est conseillé d'éviter de consommer des aliments anticoagulants dans les jours précédant une intervention chirurgicale.

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