Également utilisé pour le sevrage alcoolique, l'effet antabuse constitue un effet secondaire grave lié à la consommation conjointe de certains médicaments et d'alcool. Il se traduit par de violents symptômes liés à une forte vasodilatation qui peuvent être nombreux si la consommation d'alcool est chronique. Bien qu'ils soient impressionnants, la plupart des effets sont toutefois sans danger.
Qu'est-ce que l'effet antabuse ?
C'est le foie qui se charge du recyclage de l'alcool. Ce dernier est tout d'abord transformé par les enzymes hépatiques en acétaldéhyde puis en acétate. L'acétaldéhyde est un produit intermédiaire du traitement de l'alcool, mais il est toxique pour l'organisme. Certains médicaments, voire certaines substances, peuvent empêcher l'action de l'ALDH, l'enzyme chargée de transformer l'acétaldéhyde en acétate. L'accumulation de l'acétaldéhyde provoque alors différents effets indésirables sur le corps liés aux propriétés vasodilatatrices, qu'on appelle l'effet antabuse.
Bon à savoir : le foie est un organe filtre majeur. Il draine près de 25 % du sang du corps humain et son rôle est multiple : métabolique (il participe au métabolisme des glucides ou des lipides), épuratif (il est chargé de recycler l'alcool ou les toxiques), réservoir de sang et synthèse de la bile.
Quels sont les symptômes de l'effet antabuse ?
L'effet antabuse est un ensemble de réactions de l'organisme dues à l'accumulation de substances vasodilatatrices. Parmi les principales manifestations, on peut observer :
- des réactions cutanées, comme des rougeurs sur la face et le cou appelées flush facial et souvent accompagnées de bouffées de chaleur ;
- des manifestations cardiovasculaires, comme une hypotension artérielle ;
- des sueurs abondantes ;
- des manifestations gastriques, comme des nausées, des vomissements ou des diarrhées.
Attention : si le patient ingère de grandes quantités d'alcool ou s'il existe plusieurs interactions médicamenteuses, les symptômes peuvent être beaucoup plus violents (difficultés cardiorespiratoires, confusions...).
Diagnostic et traitement de l'effet antabuse
Le diagnostic se pose généralement en regard de l'habitude de consommation d'alcool du patient. Le praticien doit s'efforcer de connaître la substance qui a pu interagir avec l'alcool. Certains médicaments ou aliments, comme les champignons, peuvent d'ailleurs avoir le même effet inhibiteur des enzymes du foie que l'alcool.
L'effet antabuse n'a pas de traitement particulier. Si des signes graves apparaissent, comme une détresse respiratoire ou des problèmes cardiovasculaires, une hospitalisation doit être rapidement envisagée.
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Prévention de l'effet antabuse
Conseils d'utilisation
Lors de la prise de certains médicaments, l'abstention d'alcool doit être absolue. Parmi les médicaments susceptibles de provoquer l'effet antabuse, on retrouve : les antifongiques (médicaments contre les champignons) ; les antibiotiques (médicaments contre les bactéries) ; certains engrais.
L'abstinence d'alcool doit parfois se faire jusqu'à 48 heures après la dernière prise médicamenteuse. Pour savoir si un médicament est susceptible de provoquer un effet antabuse, il faut se référer à la notice du médicament en question.
À noter : certains médicaments ou aliments contiennent de l'alcool. De même que certains champignons peuvent avoir le même effet que des médicaments sur le foie : ils empêchent le bon recyclage de l'alcool en inhibant l'action enzymatique.
Zoom sur l'utilisation de l'effet antabuse dans le traitement de l'alcoolisme chronique
L'effet antabuse peut être utilisé comme traitement de l'alcoolisme chronique. En effet, la prise de certains médicaments permet de prévenir toute nouvelle prise d'alcool en provoquant dès l'ingestion d'alcool des effets indésirables.
Bon à savoir : le nom d'effet antabuse est tiré du médicament destiné au sevrage alcoolique, le disulfirame.
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