Le pneumocoque, Streptococcus pneumoniae, est une bactérie présente chez 5 à 25 % des personnes en bonne santé au niveau de la bouche, du nez et du pharynx. Il peut provoquer des infections sévères et parfois mortelles chez les sujets sensibles, en particulier les jeunes enfants et les adultes de plus de 50 ans.
Bon à savoir : le risque d’infection invasive à pneumocoque est multiplié par 5 entre 70 et 79 ans et par 12 après 80 ans par rapport aux adultes de 15 à 49 ans.
L'infection due au pneumocoque est la première cause de pneumonie bactérienne chez l’adulte et la première cause de méningite bactérienne chez l’enfant de moins de 1 an. Elle peut aussi être responsable d'otites moyennes aiguës de l'enfant, et de sinusites chez l'adulte.
Plusieurs vaccins pneumocoques ont été mis au point pour lutter contre la propagation de cette bactérie et éviter les infections invasives et leurs complications. Ils sont recommandés par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour tous les nourrissons et pour certains adultes fragilisés.
Le point dans notre article.
Vaccins contre le pneumocoque : caractéristiques
Il existe 90 souches de Streptococcus pneumoniae différenciées par leurs sérotypes (caractéristiques antigéniques de la capsule bactérienne).
Les vaccins pneumocoques existants sont composés d'antigènes (polyosides capsulaires) spécifiques de plusieurs sérotypes pneumococciques. Ils induisent une immunité efficace contre les infections dues aux sérotypes qu'ils contiennent.
Ils sont vendus en pharmacie sans ordonnance médicale. Quand ils sont prescrits, ils peuvent être remboursés par la Sécurité sociale pour les nourrissons et pour les personnes à haut risque d'infection.
Ils se présentent en solution injectable, sous forme de seringue préremplie de 0,5 ml, à conserver entre 2 et 8 °C. La vaccination est pratiquée par les médecins par voie intramusculaire ou sous-cutanée.
Deux types de vaccins pneumococciques sont disponibles en France :
- Prevenar 13, vaccin pneumococcique polyosidique conjugué (renforcé), qui protège contre 13 sérotypes importants de pneumocoques ;
- Pneumo 23, vaccin pneumococcique polyosidique non conjugué, protégeant contre 23 sérotypes de pneumocoques responsables d'au moins 90 % des infections pneumococciques invasives.
Obligations de vaccination contre le pneumocoque
Il existe 2 vaccins contre le pneumocoque, mais ils ne visent pas tous deux le même public et ne sont pas soumis aux mêmes obligations. Voici le calendrier de vaccination à respecter :
Le vaccin Prevenar 13
La vaccination contre le pneumocoque, via le Prevenar 13, est obligatoire pour tous les nourrissons à partir de 2 mois et avant l'âge de 2 ans. Le calendrier vaccinal prévoit une primovaccination à 2 mois, suivie d'une 2e injection à 4 mois et d'un rappel à 11 mois.
Il est généralement administré le même jour que le vaccin hexavalent (DTPolio, coqueluche, Haemophilus influenzae, hépatite B, qui sont tous devenus obligatoires, au même titre que le ROR et le vaccin contre le méningocoque C).
Malgré cette obligation, aucune sanction n'est prévue pour les parents d'un enfant non-vacciné. Toutefois, celui-ci ne sera pas admis en collectivité. Le maintien de l'enfant en collectivité est en effet subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019).
À noter : les enfants nés avant le 1er janvier 2018 ne sont tenus d'être vaccinés qu'au DTPolio.
Pour les prématurés et les nourrissons qui ont un risque élevé d’infection à pneumocoque : une injection à 2 mois, 3 mois et 4 mois suivie d’un rappel à 11 mois.
Bon à savoir : tous ces vaccins sont pris en charge à 65 % par la Sécurité sociale (excepté le ROR qui est remboursé à 100 %) et à 35 % par les mutuelles. La gratuité est appliquée dans les centres de vaccination pour les personnes sans mutuelle.
Le vaccin Pneumo 23
Il reste recommandé pour les enfants de plus de 2 ans et pour les adultes présentant un haut risque d'infection invasive à pneumocoque (IIP).
En particulier pour :
- les sujets immunodéprimés (chimiothérapie, traitement immunosuppresseur ou radiothérapique, greffe, transplantation, sida...) ;
- les sujets ayant une maladie sous-jacente prédisposant à la survenue d'une infection (insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire chronique, asthme sévère, insuffisance rénale, maladies du foie chroniques, diabète non équilibré...).
Précision : le type de vaccin employé et le nombre de doses injectées varient selon l'âge (2 à 5 ans ou 5 ans et plus) et en fonction de la pathologie associée La dose de rappel n'est pas systématique, mais recommandée chez les plus de 65 ans à risque de développer une IIP.
Cas particuliers
Pour les personnes et enfants âgés de 3 ans et plus présentant un facteur de risque (asthme sévère, par exemple), le schéma recommandé par le calendrier vaccinal est le suivant :
- non vaccinées antérieurement : VPC13 (Prevenar 13), puis 8 semaines plus tard VPP23 (Pneumo 23) ;
- vaccinées antérieurement :
- avec la séquence VPC13-VPP23 : VPP23 avec un délai d'au moins 5 ans après le dernier VPP23,
- vaccinées depuis plus de 1 an avec le VPP23 : VPC13 puis revaccination par VPP23 avec un délai d'au moins 5 ans après le dernier VPP23.
Important : le vaccin contre le pneumocoque n'est pas conseillé pendant la grossesse, mais il peut être administré pendant l'allaitement.
L'immunité contre le pneumocoque
L'immunité apparaît 2 à 3 semaines après l'injection. La durée de protection est d'environ 5 ans pour les adultes.
La réponse immunitaire est plus faible et dure moins longtemps chez les enfants de moins de 2 ans, les personnes de plus de 85 ans et les sujets présentant des troubles de l'immunité.
Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais assurer la prescription et la réalisation de vaccinations dans le respect du calendrier des vaccinations en vigueur (article D. 714-21 du Code de l'éducation).
Vaccin pneumocoque : effets secondaires
Les effets secondaires des vaccins pneumocoque sont généralement bénins et transitoires. Les plus fréquents sont :
- pour le Pneumo 23 : un érythème et un gonflement au site d’injection et d’une fièvre légère ou modérée d’une durée inférieure à 48 heures ;
- pour le Prevenar 13 : une sensibilité locale, une irritabilité chez l'enfant et une fatigue, des céphalées et des douleurs musculaires chez l'adulte.
Les réactions aiguës d'hypersensibilité post-vaccinales sont très rares (1 cas de choc anaphylactique pour 1,5 million de vaccinations).
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