Tous les vaccins sont susceptibles d’entraîner des effets secondaires, plus ou moins fréquents et d’importance variable. Les études cliniques menées en amont de leur commercialisation évaluent précisément les bénéfices de la vaccination au regard des effets néfastes potentiels. Les effets secondaires des vaccins, une fois ces derniers mis sur le marché, font l’objet d’une étroite surveillance afin de pouvoir évaluer régulièrement leur sécurité d’emploi.
Effets secondaires des vaccins : c'est quoi ?
Évaluation des effets secondaires des vaccins
Tout au long du processus de conception et de développement de chaque vaccin, les effets secondaires, encore appelés effets indésirables, sont répertoriés et étudiés avec précision. Ainsi, au cours des différentes études cliniques, les volontaires participant à ces essais transmettent à l’équipe médicale tous les effets ressentis et observés. Une fois le vaccin commercialisé, les effets secondaires continuent d’être observés, puisqu'ils peuvent être notifiés aux autorités de santé ou au laboratoire pharmaceutique concerné par :
- le patient lui-même, seul ou avec l’aide d’un professionnel, à l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) ou aux centres régionaux de pharmacovigilance, via le portail de signalement des événements sanitaires indésirables Signalement.social-sante.gouv.fr, signalements dont le traitement est facilité grâce à la nouvelle application nationale de pharmacovigilance mise en place par l’ANSM en avril 2021 ;
- un médecin ;
- un pharmacien ;
- tout autre professionnel médical ou paramédical.
En permanence, le vaccin est ainsi évalué au niveau de son efficacité clinique, mais aussi de sa sécurité et des risques liés aux effets secondaires.
Effets secondaires des vaccins graves ou moins graves
Les effets secondaires des vaccins sont classés en plusieurs catégories, en fonction de leur gravité et de leur fréquence d’apparition chez les patients. Les effets secondaires les plus fréquents concernent environ 1 personne sur 1 000, tandis que les effets secondaires les plus rares n’affectent qu’1 personne sur 10 000, 100 000 ou 1 million. Ces derniers ne peuvent statistiquement pas être observés lors des essais cliniques, compte tenu du nombre de participants (quelques milliers au maximum).
Important : la survenue d'effets secondaires ne doit pas compromettre les programmes de vaccination qui ont permis de faire baisser l'incidence, voire d'éradiquer, certaines maladies graves potentiellement mortelles. À l'échelle de la population générale, la vaccination permet de sauver la vie de très nombreuses personnes, même si certains peuvent dans des cas très exceptionnels provoquer des effets indésirables graves.
La compétence des infirmiers, pharmaciens et sages-femmes a été étendue en matière de vaccination et de prescription de vaccins par le décret n° 2022-610 du 21 avril 2022 et le décret n° 622-611 du 21 avril 2022.
Obligation vaccinale
Certains vaccins font l'objet d'une obligation vaccinale. C'est actuellement le cas du DTPolio et des vaccins contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole (ROR), l'hépatite B, l'Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C. Ces vaccins sont pris en charge à 65 % par la Sécurité sociale (excepté le ROR qui est remboursé à 100 %) et à 35 % par les mutuelles. La gratuité est appliquée dans les centres de vaccination pour les personnes sans mutuelle.
L'obligation vaccinale est une prise de position des pouvoirs publics qui rendent, par un texte de loi, la vaccination comme étant un devoir pour tous ses citoyens. Le but est de faire augmenter le nombre de personnes vaccinées afin de diminuer le risque de transmission, et ainsi protéger la population de manière individuelle mais aussi globale.
Avant 2018, les parents qui s'opposaient à la vaccination de leur enfant encouraient jusqu'à 6 mois de prison et 3 750 € d'amende. Mais avec l'obligation vaccinale, ces sanctions financières ont été supprimées. Néanmoins, les enfants non vaccinées se verront refuser l'accès à la crèche, l'école, la garderie, les centres de vacances ou de loisirs. Le maintien de l'enfant en collectivité est en effet subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). Des contrôles des carnets de santé ont débuté le 1er juin 2018 (les enfants nés avant le 1er janvier ne sont pas concernés, seul le DTP restant exigible chez eux).
Bon à savoir : si ces amendes sont supprimées, il persiste en revanche une mesure pénale qui expose « les patients qui ne protègent pas suffisamment leurs enfants » (2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende). Cela signifie qu'un enfant atteint d'un handicap causé par une non-vaccination peut se retourner contre ses parents.
Principaux vaccins et leurs effets secondaires
Les effets secondaires des vaccins sont classés en termes de fréquence selon une convention internationale :
- très fréquent : fréquence supérieure ou égale à 10 % ;
- fréquent : entre 1 et 10 % ;
- peu fréquent : entre 0,1 et 1 % ;
- rare : entre 0,01 et 0,1 % ;
- très rare : d’un seul cas isolé à 0,01 %.
Important : dans certaines circonstances, l’administration simultanée de plusieurs vaccins peut renforcer certains effets indésirables.
Vaccin DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite)
Au cours des essais cliniques, les effets secondaires du vaccin DTP observés ont été :
- une réaction locale au point d’injection (douleur, érythème, induration, œdème) 48 heures après l’injection et pendant 1 à 2 jours ;
- une fièvre ;
- un gonflement des ganglions lymphatiques (adénopathies) ;
- des vertiges (voire des malaises) ;
- des nausées et vomissements ;
- des douleurs articulaires et musculaires ;
- des maux de tête.
Depuis sa commercialisation, d’autres effets secondaires, plus rares, ont été rapportés :
- une baisse de la tension artérielle ;
- une fatigue pendant quelques jours ;
- un syndrome pseudo-grippal ;
- des démangeaisons cutanées ;
- une réaction allergique se manifestant par une urticaire, un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique.
Bon à savoir : la fréquence et l’intensité des effets secondaires du vaccin DTP sont influencées par le site d’injection, le mode d’injection et le nombre d’injections reçues.
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Vaccin BCG contre la tuberculose
Le vaccin BCG contre la tuberculose peut provoquer différents types d’effets indésirables (BCG AJVaccines® est le seul vaccin contre la tuberculose actuellement commercialisé en France) :
- une douleur, une rougeur, voire un abcès qui cicatrise sans traitement en moins de 3 mois (au site d’injection) ;
- un gonflement douloureux des ganglions lymphatiques ;
- de la fièvre ;
- une forme modérée de tuberculose osseuse ;
- une apnée chez les grands prématurés (nés avant 28 semaines d’aménorrhée).
Parfois, la vaccination par ce vaccin peut provoquer des lésions cutanées étendues (de diamètre supérieur à 1 cm) avec un abcès ou des cicatrices. La survenue de ces effets secondaires peut être due à plusieurs facteurs :
- une injection accidentelle par voie sous-cutanée ;
- un surdosage ;
- une infection tuberculeuse préexistante.
Bon à savoir : ce vaccin n'est plus obligatoire depuis 2007. Compte tenu de l'évolution de la situation épidémiologique et des connaissances médicales et scientifiques, le décret n° 2019-149 du 27 février 2019 suspend à compter du 1er avril 2019 l'obligation vaccinale par le BCG pour certaines activités et professions, comme les étudiants en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie, les étudiants sages-femmes, les aide-soignants et infirmiers, les personnes exerçant une activité dans les établissements accueillant des enfants de moins de 6 ans, les assistantes maternelles, les sapeurs-pompiers, etc. C'est le médecin du travail qui évalue, au cas par cas, la nécessité ou non de se faire vacciner.
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Vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole)
Les effets secondaires du vaccin ROR ou des vaccins monovalents contre la rubéole sont, par ordre décroissant de fréquence :
- une rougeur au niveau du site d’injection ;
- une fièvre ;
- une douleur et un œdème au site d’injection ;
- une infection des voies respiratoires supérieures (rhume, rhino-pharyngite) ;
- une éruption cutanée ;
- une otite moyenne aiguë ;
- une diarrhée, des vomissements, une perte d’appétit ;
- un gonflement des ganglions lymphatiques ;
- une nervosité, une agitation, des troubles du sommeil ;
- une conjonctivite ;
- une bronchite ;
- des convulsions fébriles ;
- des réactions allergiques.
À noter : l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à différer à un an la vaccination par des vaccins vivants atténués des nouveau-nés (BCG, le ROR, les vaccins contre la fièvre jaune, les rotavirus ou la varicelle), dès lors que leur mère a été traitée par infliximab (anti-inflammatoire indiqué chez l’adulte pour le traitement de plusieurs maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou le psoriasis) au cours de la grossesse ou de l’allaitement.
Depuis sa commercialisation, d’autres effets secondaires plus rares ont été observés :
- une méningite ;
- des formes modérées de rougeole ou d’oreillons ;
- des atteintes neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré ;
- une perturbation des analyses sanguines ;
- des douleurs articulaires ;
- un syndrome de Kawasaki en cas d’administration intravasculaire accidentelle.
À noter : généralement, les effets secondaires sont identiques pour les deux doses du vaccin.
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Vaccin contre les infections à pneumocoque
La vaccination contre les infections à pneumocoque fait partie des vaccinations obligatoires chez les nourrissons et les jeunes enfants, en prévention de certaines méningites bactériennes. On le recommande également chez des adultes souffrant de certaines pathologies chroniques ou d’un déficit immunitaire, en prévention d’infections respiratoires graves.
Les effets indésirables de ce vaccin dépendent de l’âge des personnes vaccinées.
Chez les nourrissons et les enfants, on rapporte :
- une réaction au site d’injection ;
- une fièvre et des maux de tête ;
- une agitation ;
- une perte d’appétit, des vomissements, une diarrhée ;
- des troubles du sommeil ;
- des réactions allergiques ;
- une éruption cutanée ;
- un gonflement des ganglions lymphatiques ;
- des convulsions parfois fébriles ;
- des douleurs articulaires et musculaires ;
- une apnée chez les grands prématurés (nés avant 28 semaines d’aménorrhée).
Chez les adultes, on observe :
- une réaction locale au site d’injection ;
- une perte d’appétit, une diarrhée, des vomissements (en particulier chez les patients atteints d’un déficit immunitaire) ;
- des maux de tête ;
- une réaction allergique ;
- une éruption cutanée ;
- des frissons, de la fatigue, de la fièvre (uniquement chez les jeunes adultes) ;
- des douleurs articulaires et musculaires.
Vaccin contre l’hépatite B
Le vaccin contre le virus de l’hépatite B est susceptible d’entraîner les effets secondaires suivants, par ordre décroissant de fréquence :
- une douleur et une rougeur au site d’injection ;
- de la fatigue ;
- une irritabilité ;
- une somnolence et des maux de tête ;
- une fièvre ;
- une perte d’appétit ;
- des nausées, des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales ;
- des vertiges ;
- un syndrome pseudo-grippal ;
- des douleurs musculaires ;
- un gonflement des ganglions lymphatiques ;
- des troubles de la sensibilité ;
- une éruption cutanée ;
- des douleurs articulaires.
Depuis sa commercialisation, d’autres effets indésirables plus rares ont été décrits :
- une perturbation des analyses sanguines ;
- des troubles neurologiques (encéphalopathie, syndrome de Guillain-Barré, sclérose en plaques…) ;
- une méningite ;
- des troubles vasculaires ;
- des réactions allergiques pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique.
Important : le dosage du vaccin et le schéma de vaccination (nombre de doses, intervalles de temps entre les doses) ne semblent pas affecter la nature et l’intensité des effets secondaires.
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Vaccin contre la grippe saisonnière
Le vaccin contre la grippe saisonnière peut entraîner différents effets indésirables fréquents, mis en évidence lors des études cliniques avant sa mise sur le marché :
- des maux de tête ;
- des sueurs et des frissons ;
- une fièvre, un malaise, une fatigue ;
- des douleurs articulaires et musculaires ;
- une rougeur, un gonflement, une douleur, voire une induration (au niveau du site d’injection).
Depuis son utilisation, d’autres effets indésirables, plus rares, ont été rapportés :
- une perturbation des analyses sanguines ;
- une réaction allergique ;
- des troubles neurologiques dont le syndrome de Guillain-Barré ;
- des convulsions fébriles ;
- une éruption cutanée généralisée associée à des démangeaisons ;
- une atteinte vasculaire et rénale (très rarement).
Bon à savoir : trois vaccins grippaux sont disponibles pour la campagne de vaccination 2019-2020 qui se tient du 15 octobre 2019 au 31 janvier 2020(deux vaccins tétravalents : Vaxigrip Tetra® et Influvac Tetra® et un vaccin trivalent : Influvac®) et il existe un risque de confusion entre Influvac® et Influvac Tetra® (qui n'est indiqué qu'à partir de 18 ans). Bien qu'aucun accident ne soit à déplorer, ces erreurs doivent être évitées.
En ce qui concerne la grippe 2018-2019, l’efficacité vaccinale chez l’ensemble des personnes à risque a été très faible puisqu'elle n'aurait été que de 59 % contre le virus A(H1N1)pdm09 et de 19 % seulement le virus A(H3N2), la souche prédominante. Cela tient au fait que les vaccins sont produits 6 mois avant l'apparition du virus et qu'il est donc possible de mal cibler les souches virales qui surviendront l'hiver suivant.
Source : Santé publique France, 6 février 2019.
Vaccin contre les infections par les Papillomavirus humains
Lors des études cliniques réalisées avant la commercialisation des vaccins contre les infections par les Papillomavirus humains (HPV), les effets secondaires les plus fréquemment observés ont été des réactions au site d’injection (douleur, rougeur, gonflement) et des maux de tête. Depuis sa commercialisation, d’autres effets indésirables ont été recensés :
- un gonflement des ganglions lymphatiques ;
- des réactions allergiques (urticaire, bronchospasme) ;
- des troubles neurologiques (vertiges, syndrome de Guillain-Barré, convulsions, encéphalopathie) ;
- des nausées, des vomissements ;
- des douleurs musculaires et articulaires ;
- une fièvre, des frissons, une fatigue.
La plupart des médecins insistent sur l’extrême rareté des événements de type auto-immun « abusivement ou faussement rapportés à la vaccination » et estime que le bénéfice/risque reste très largement favorable.
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