Pharmacopée

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Etagères de bocaux de plantes Delphine Ménard/CC BY-SA 2.0/Flickr

À l'origine, la pharmacopée est un recueil encyclopédique qui recense l'ensemble des plantes à propriétés thérapeutiques. Les premières pharmacopées importantes furent publiées à la fin du XVII siècle.

Aujourd'hui, le concept s'est étendu, et la pharmacopée définit l'ensemble des matières premières utilisées en pharmacologie. Elle inclut ainsi les composants d'origine minérale, végétale, animale, et même les substances chimiques destinées à la fabrication de médicaments à « usage humain ou vétérinaire ».

Elle contrôle aussi la qualité des contenants des médicaments. De plus, elle définit et fixe les méthodes d'analyse servant à assurer ce contrôle. Nous faisons le point.

Pharmacopée : normes et codes

Suivant les pays, les normes et les codes en vigueur varient. Il existe donc une pharmacopée européenne, ainsi qu'une pharmacopée spécifiquement française dont les normes sont compatibles avec celles de la communauté européenne, et aussi qui la complète.

La pharmacopée française est établie et rédigée par l'organisme national ANSM, l'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des Produits de Santé.

La pharmacopée européenne est assurée par la DEQM -Direction Européenne de la Qualité du Médicament et Soins de Santé. Elle s'applique aux 35 états de la communauté européenne. Elle définit les critères de pureté des matières premières entrant dans la fabrication de médicaments à usage humain ou animal, ainsi que les méthodes d'analyse à pratiquer pour en assurer le contrôle.

Aux États Unis, la pharmacopée est assurée par l'USP, l'US Pharmacopeial Convention. Avec la JP-The Japanese Pharmacopoeia, elles constituent les trois grandes références intégrées au système des normes internationales en matière de médicament.

Pharmacopée et plantes médicinales

La pharmacopée française définit des listes de plantes médicinales, qu'elle catégorise suivant leur usage traditionnel, mais aussi suivant leur degré de toxicité.

Les listes sont périodiquement réactualisées, les dernières en date sont du 4 janvier 2016.

Liste A de la pharmacopée

La liste A établit une classification exhaustive des plantes médicinales traditionnelles, en définissant également les parties de la plante utilisées en pharmacologie (les bulbes, les feuilles, les fleurs ou les racines).

Mais elle établit aussi une distinction entre les plantes à usage européen, comme l'agar agar, bien connu pour ses propriétés gélatineuses ou l'ail, pour ses propriétés antiseptiques, les plantes utilisées en médecine traditionnelle chinoise, comme l'acacia à gomme, la citronnelle ou le colchique, et celles utilisées en médecine traditionnelle ayurvédique, comme le fenouil doux et l'aneth fenouil.

Elle spécifie également les espèces utilisées aussi comme aliment ou comme condiment, comme la moutarde junciforme.

Pharmacopée : liste B

La liste B définit quant à elle les « plantes médicinales utilisées traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu ».

De même que la liste A, elle établit la même distinction entre les plantes en médecine traditionnelle européenne et outre-mer, les plantes en médecine traditionnelle chinoise, et celles utilisées en médecine traditionnelle ayurvédique.

Elle spécifie également les parties de la plante responsables de toxicité. Dans cette catégorie, on trouve le thuya, ou cèdre rouge, ainsi que la Ciguë petite, connue sous le nom de faux persil, et extrêmement toxique, voire mortelle, et grande cigüe, rendue célèbre pour avoir provoqué la mort de Socrate.

Dans cette liste, apparaît également le curare, substance extrêmement toxique extraite de certaines lianes d'Amazonie, qui provoque la paralysie des muscles.

Par extension, l'ANSM fixe aussi les normes de toxicité d'autres produits de santé, comme les produits cosmétiques ou les produits de tatouage, ainsi que certaines normes, par exemple, concernant la désinfection du matériel médical.

À noter : un arrêté du 4 septembre 2020 comporte en annexe une liste d'espèces pouvant être toxiques en cas d'ingestion, entraîner une allergie respiratoire par le pollen, des réactions cutanéomuqueuses, ou une réaction cutanée anormale en cas de contact avec la peau et d'exposition au soleil (phytophotodermatose). À ce titre, les distributeurs ou vendeurs de ces espèces susceptibles de porter atteinte à la santé humaine doivent une information préalable, visible et lisible, aux acquéreurs de ces végétaux.

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