Syndrome malin des neuroleptiques

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Effets secondaires medicaments

Le syndrome malin des neuroleptiques ou SMN est un ensemble d'effets secondaires indésirables causés principalement par la prise de médicaments psychotropes appelés neuroleptiques.

Le SMN se produit rarement (2 cas sur 10 000) mais il peut présenter des complications sévères. Il faut savoir qu'il doit être pris en charge rapidement et de préférence en milieu hospitalier dans les formes graves, pour éviter ces complications. Faisons le point.

Syndrome malin des neuroleptiques : causes inconnues

Le syndrome malin des neuroleptiques peut survenir à n'importe quel âge, après une seule dose ou après plusieurs années de traitement par un médicament antidopaminergique (bloquant l'effet de la dopamine) comme les neuroleptiques, utilisés en psychiatrie, ou certains antiémétiques (anti-vomitifs).

Un pseudo syndrome malin des neuroleptiques peut aussi se manifester après l'arrêt ou la diminution des médicaments dopaminergiques utilisés dans la maladie de Parkinson.

Les causes du syndrome malin des neuroleptiques ne sont pas entièrement connues. On suppose qu'il se produit un blocage des récepteurs de la dopamine (neurotransmetteurs) qui joue un rôle important dans les fonctions motrices (mouvements) et psychiques (comportement, connaissance, motivation, mémorisation, sommeil, plaisir), mais aussi dans le fonctionnement des reins et du cœur.

Bon à savoir : le syndrome sérotoninergique est un syndrome voisin très semblable, causé par la prise d'autres médicaments comme certains antidépresseurs, anti-migraineux ou opiacés (dérivés de l'opium) et certaines drogues comme la cocaïne, le LSD ou les amphétamines.

Certains facteurs peuvent toutefois augmenter le risque de SMN :

  • les doses élevées, l'administration par injection, ou l'augmentation des doses d'un traitement neuroleptique ;
  • le passage d'un neuroleptique à un autre ;
  • la déshydratation ;
  • la démence ou les antécédents d'accident vasculaire cérébral chez les personnes âgées.

Manifestations du syndrome malin des neuroleptiques

Les signes cliniques du SMN apparaissent en un à trois jours. Ils se caractérisent par :

  • une altération de la conscience qui commence par de l'agitation et des délires et qui peut évoluer en mutisme ou stupeur ;
  • une raideur musculaire intense ;
  • une hyperthermie (fièvre) supérieure à 38°C, avec des sueurs importantes ;
  • des troubles du système nerveux autonome se traduisant parfois par une pâleur, une tachycardie (accélération du rythme cardiaque), une respiration accélérée, une hypersialorrhée (augmentation de la salive), une hypotension (diminution de la tension artérielle), une incontinence urinaire, des tremblements, des hallucinations.

S'ils ne sont diagnostiqués et traités rapidement, ces symptômes peuvent évoluer en complications sévères : déshydratation, rhabdomyolyse (destruction des muscles), insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire et coma, qui peuvent être fatales dans 10 % des cas.

À noter : les symptômes du SMN peuvent persister jusqu'à 40 jours après l'arrêt du médicament concerné.

Comment traiter le syndrome malin des neuroleptiques ?

Le syndrome malin des neuroleptiques est une urgence médicale prise en charge de préférence à l'hôpital en soins intensifs ou en réanimation

La première mesure est l'arrêt du médicament responsable. Elle est complétée par un traitement symptomatique pour maintenir les fonctions vitales de l'organisme. Ce traitement repose sur :

  • la réhydratation et la correction des troubles électrolytiques par une perfusion de soluté contenant des sels minéraux sanguins ;
  • la diminution de la température corporelle (réfrigération) ;
  • l'assistance cardiaque et respiratoire si nécessaire ;
  • l'hémodialyse si insuffisance rénale ;
  • la prévention des complications dues à l'immobilité (comme les thromboses veineuses profondes) ;
  • l'utilisation de plusieurs médicaments pour soigner les symptômes présents : des antipyrétiques (contre la fièvre) comme le paracétamol, des myorelaxants (relaxants musculaires) comme le dantrolène ou les benzodiazépines, des agonistes dopaminergiques qui agissent sur la rigidité et les tremblements comme la bromocriptine ;
  • la surveillance clinique de l'évolution du syndrome.

La durée du traitement est de 5 à 10 jours après l'arrêt du neuroleptique. La réintroduction prudente et à faible dose d'un traitement neuroleptique peut être envisagée deux semaines après la disparition du SMN.

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