Anti-inflammatoires et grossesse

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Une femme enceinte discute avec son médecin

Les médicaments anti-inflammatoires sont utilisés dans de nombreuses circonstances pour diminuer une inflammation et pour soulager la douleur associée. Qu'ils soient stéroïdiens (dérivés de la cortisone) ou non stéroïdiens, ils ont tous des contre-indications qui imposent certaines précautions d'emploi. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont contre-indiqués pendant la grossesse en raison d'importants risques de toxicité pour le fœtus ou le nouveau-né. Anti-inflammatoires et grossesse : quels sont les médicaments concernés ? Quels sont les risques encourus ? On fait le point dans cet article.

Anti-inflammatoires et grossesse : quels médicaments concernés ?

Les contre-indications des anti-inflammatoires pendant une grossesse concernent tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens, dont l'aspirine à des doses supérieures à 500 mg/jour, et toutes les voies d'administration (orale, rectale, cutanée, injectable...) à l'exception des collyres.

Ces médicaments peuvent être indiqués dans diverses pathologies (soins dentaires, otites, sinusites, rhume, douleurs lombaires et articulaires, céphalées, fièvre, hémorroïdes, paraphlébites, etc.) mais doivent être écartés.

Les plus utilisés sont (liste non exhaustive) :

  • les salicylés : aspirine UPSA®, Aspégic®, Aspro®, Catalgine®... ; 
  • les arylcarboxyliques : ibuprofène (Nureflex®, Nurofen®, Advil®, Spifen®, Intralgis®...), kétoprofène (Profenid®, Ketum®...*), diclofenac (Voltarène®, Flector®...), acide tiaprofénique (Surgam®)... ;
  • les oxicams : piroxicam (Feldène®, Brexin®...), ténoxicam (Tilcotil®) ; 
  • les fénamates : acide méfénamique (Ponstyl®), acide niflumique (Nifluril®) ;
  • les indoliques : indométacine (Indocid®), sulindac (Arthrocine®) ; 
  • les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (anti-COX2) : célécoxib (Celebrex®), étoricoxib (Arcoxia®).

Si vous êtes enceinte, vous devez éviter de prendre ce type de médicament sans prescription médicale et une vigilance particulière est nécessaire en cas d'automédication.

En effet, plusieurs AINS sont vendus sans ordonnance (aspirine, ibuprofène, kétoprofène...), et un principe actif anti-inflammatoire peut être associé à d'autres principes actifs non anti-inflammatoires dans certains médicaments couramment utilisés en cas de douleur banale, rhume, fièvre, état grippal, etc. 

Avant d'utiliser un de ces médicaments, il est important de lire attentivement la notice ou, en cas de doute, de vous informer auprès d'un professionnel de santé (médecin, pharmacien...) pour connaître les contre-indications du médicament concerné et éviter les risques.

À noter : depuis le 15 janvier 2020, les médicaments contenant du paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène et aspirine), bien que toujours disponibles sans ordonnance, ne peuvent plus être présentés en libre accès dans les pharmacies (décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé du 17 décembre 2019 modifiant la liste mentionnée à l’article R. 5121-202 du Code de la santé publique).

Anti-inflammatoires : risques encourus en cas de grossesse

Les AINS ont des effets nocifs sur le fœtus ou le nouveau-né en raison de leur action d'inhibition de la synthèse des prostaglandines fœtales et néonatales qui peut entraîner une toxicité cardiaque et/ou rénale parfois irréversible. Les principales conséquences possibles sont :

Ces conséquences peuvent provoquer le décès du bébé avant ou après la naissance. À propos de cette toxicité, le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) précise certains points :

  • L’utilisation ponctuelle ou chronique de tous les AINS​ est contre-indiquée à partir du début du sixième mois de grossesse (24 semaines d'aménorrhée révolues). 
  • La toxicité est majorée par une durée de prise longue. 
  • Plus le terme avance, plus le risque d’accident aigu est élevé.

En cas de prise d'AINS au cours des 5 premiers mois, les dangers sont moindres. Cependant, certaines études ont mis en évidence une augmentation du risque de fausse couche et semblent indiquer un risque de malformation fœtale lorsque la prise est prolongée.

L'aspirine peut être utilisée ponctuellement pendant les cinq premiers mois de grossesse, mais à partir du sixième mois, l’aspirine ≥ 500 mg/j, est formellement contre-indiquée jusqu’à l’accouchement. Pour soigner un état douloureux ou fébrile, le médecin a la possibilité de proposer d'autres médicaments antalgiques (paracétamol, opioïdes, corticoïdes...) sans danger pour l'enfant à venir.

Attention toutefois, le paracétamol n'est pas anodin et une exposition prénatale au paracétamol pourrait altérer le développement fœtal, d'où la nécessité, dans certains cas, de demander conseil à un professionnel de santé pour le bien-fondé de la prise, surtout « pour une durée prolongée ».

Remarque : dans des situations très particulières et très rares, il peut arriver que votre gynécologue, votre cardiologue ou votre médecin traitant vous prescrive ce type de médicament. Dans ce cas, respectez strictement l’ordonnance (traitement et surveillance) de votre médecin.

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