Huiles essentielles et grossesse

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Femme enceinte avec fleurs de bach 123RF / Ulrike Schanz
 

Dans le but d'éviter les dangers des médicaments classiques, une femme enceinte peut être tentée de soigner les petits maux du quotidien par une médecine naturelle comme l'aromathérapie (méthode de soin par des extraits aromatiques de plantes). Certaines huiles essentielles sont utilisables pendant la grossesse. Mais attention, même si elles sont naturelles, les huiles essentielles possèdent des principes actifs très puissants qui peuvent présenter des risques à bien connaître. On fait le point dans notre article sur le rapport entre huiles essentielles et grossesse !

Huiles essentielles et grossesse : les risques

Les huiles essentielles employées en aromathérapie doivent être 100% naturelles. Ce sont des préparations obtenues par des procédés qui extraient les composés volatiles aromatiques contenues dans une plante.

Elles peuvent être utilisées par voie cutanée (massage, bain aromatique), par voie olfactive (inhalation, diffusion atmosphérique) ou par voie orale, mais toujours en très faible quantité (quelques gouttes) et diluée dans un peu d'huile végétale (pour la voie cutanée), sur un sucre ou un comprimé neutre (pour la voie orale), selon le mode d'utilisation préconisé. 

Chaque huile essentielle a plusieurs propriétés thérapeutiques qui dépendent de sa composition et de son mode d'utilisation particulier. 

Il existe plus de 500 variétés d'huiles essentielles. Elles peuvent être vendues librement dans de nombreux commerces (boutiques de produits naturels ou de produits bio, grandes surfaces, marchés et sur internet) où aucun contrôle ne vérifie leur pureté. Seule la réglementation des produits vendus en pharmacie et parapharmacie permet de garantir des huiles essentielles 100% pures et naturelles.

Dangers des huiles essentielles durant la grossesse

Les huiles essentielles ont une action très puissante qui peut présenter certains dangers pour la future mère et son enfant.

Une huile essentielle est composée de différentes molécules chimiques comme des alcools, des aldéhydes, des cétones, des esters, des terpènes, des oxydes ou des phénols, qui peuvent être :

  • dermocaustiques (irritants pour la peau), allergisants ou photosensibilisants, notamment les terpènes, phénols et aldéhydes terpéniques ;
  • irritants des voies digestives par voie orale (ex : carvacrol, thymol, aldéhyde cinnamique...) ;
  • irritants des muqueuses respiratoires par voie inhalée.

L'emploi de ces huiles essentielles, notamment celles contenant des phénols ou des terpènes, peut provoquer des convulsions chez les personnes sensibles ou modifier l'action d'autres médicaments. Les huiles essentielles de sauge, d’hysope, de thuya, d’eucalyptus et de camphre sont particulièrement dangereuses en surdosage. Certaines huiles essentielles contenant des cétones terpéniques (notamment celles de sauge officinale, de menthe poivrée, d'aneth, de romarin verbénone...) présentent des risques abortifs, malformatifs ou neurotoxiques pour le fœtus.

Ainsi, 17 HE ne peuvent être vendues qu'en officine. Ce sont celles de :

  • Grande absinthe (Artemisia absinthium) ;
  • Petite absinthe (Artemisia pontica) ;
  • Armoise commune (Artemisia vulgaris) ;
  • Armoise blanche (Artemisia herba alba Asso) ;
  • Armoise arborescente (Artemisia arborescens) ;
  • Thuya du Canada ou cèdre blanc (Thuya occidentalis) ;
  • Cèdre de Corée (Thuya Koraenensis Nakai), dit cèdre feuille ;
  • Hysope (Hyssopus officinalis) ;
  • Sauge officinale (Salvia officinalis) ;
  • Tanaisie (Tanacetum vulgare) ;
  • Thuya (Thuya plicata Donn ex D. Don.) ;
  • Sassafras (Sassafras albidum) ;
  • Sabine (Juniperus sabina) ;
  • Rue (Ruta graveolens) ;
  • Chénopode vermifuge (Chenopodium ambrosioides et Chenopodium anthelminticum L.) ;
  • Moutarde jonciforme (Brassica juncea).

À noter : toutes les huiles essentielles qui contiennent des cétones sont interdites chez la femme enceinte. 

Huiles essentielles et grossesse : les précautions d'emploi 

Certaines huiles essentielles qui ont des indications pour soulager efficacement des désagréments et autres petits maux de la grossesse (nausées, douleurs, boutons, problèmes circulatoires, insomnies, stress...), peuvent être utilisées, à partir du deuxième trimestre de la grossesse, en respectant quelques précautions.

Les mesures de prudence

De façon générale, sans suivi médical, l'aromathérapie, quelle que soit la voie utilisée, n'est pas conseillée pendant la grossesse, ainsi que pour :

  • les femmes allaitantes ;
  • les personnes hypersensibles ou allergiques ;
  • les personnes ayant des antécédents épileptiques ou convulsifs ;
  • les asthmatiques ;
  • les enfants de moins de 3 ans ;
  • les personnes âgées.  

Seuls les spécialistes qui ont de bonnes connaissances en aromathérapie peuvent conseiller certaines huiles essentielles peu toxiques pour la femme enceinte ou le fœtus.

Bon à savoir : la voie interne est à éviter (sauf sur avis médical)​ pendant toute la durée de la grossesse, à l'exception de l'huile essentielle de citron aux doses conseillées pour lutter contre les nausées. 

Les huiles essentielles utilisables pendant la grossesse

Elles sont choisies en fonction d'évaluations toxicologiques qui distinguent des huiles essentielles absolument contre-indiquées pendant toute la grossesse, comme entre autres l'huile essentielle d'anis vert, d'angélique, de cannelle, de menthe, d'origan, de thym, de valériane, etc.

Des huiles essentielles pouvant être utilisées en usage externe à partir du quatrième mois de grossesse, comme l'huile essentielle de basilic, de bergamote, de camomille, de citron, de géranium, de gingembre, de lavande fine, de mandarine, de marjolaine, de niaouli, d'orange, de petit grain, de pin, de ravintsara, de rose, de tea tree, d'ylang ylang, etc.

Conseils d'utilisation pour éviter les risques

Si vous utilisez des huiles essentielles pendant votre grossesse, il est indispensable de respecter quelques règles :

  • demandez conseil à un professionnel de santé (médecin ou pharmacien) spécialiste en aromathérapie ;
  • n'utilisez que des huiles essentielles 100 % naturelles, disponibles dans les pharmacies et parapharmacies ;
  • n'appliquez jamais d'huile essentielle, même diluée, sur des zones sensibles comme les muqueuses, la peau des seins ou de la ceinture abdominale ; 
  • respectez strictement le mode d'utilisation et la posologie conseillée ; 
  • limitez leur emploi à de courtes périodes (5 à 10 jours maximum).

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