Anxiolytiques

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Effets secondaires medicaments

L’anxiété est un sentiment d’inquiétude pénible et de tension nerveuse causée par l’incertitude. C’est un ressenti normal face à une situation stressante et qui ne doit pas engendrer une prescription médicamenteuse systématique.

Néanmoins, devant une anxiété excessive, pathologique et ayant un impact sur la qualité de vie, le recours ponctuel à des médicaments la combattant se justifie. Ces traitements sont appelés « anxiolytiques ».

Le point maintenant.

Anxiolytiques : les différents types

Les anxiolytiques sont des médicaments qui luttent contre l’anxiété. Ils sont dits « psychotropes » car ils agissent sur le psychisme.

Différentes molécules appartenant à plusieurs classes peuvent être utilisées à visée anxiolytique :

  • Les benzodiazépines : c’est la classe médicamenteuse à visée anxiolytique la plus utilisée, dite de référence. Ces molécules agissent via le récepteur à un neurotransmetteur : le GABA. Cette classe de médicaments est consommée par 11 millions de Français.
  • D’autres médicaments peuvent avoir une action anxiolytique via le récepteur GABA, mais ils n’appartiennent pas à la classe des benzodiazépines : prégabaline (disponible uniquement sur ordonnance sécurisée), étifoxine (Stresam®), sachant que l’efficacité de cette dernière est mal évaluée dans l’anxiété et qu'elle expose à des hépatites et à des réactions d’hypersensibilité graves, dont des syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell.
  • Certains antidépresseurs : ils peuvent être utilisés notamment pour un trouble anxieux généralisé, un trouble obsessionnel compulsif (TOC), etc. Sont prescrits le plus souvent des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), comme la fluoxétine, la paroxétine, etc.
  • Les antihistaminiques : utilisés d’abord contre les allergies, les antihistaminiques agissant sur le récepteur H1 (hydroxyzine) ont aussi une action anxiolytique.
  • Les bêtabloquants : ils peuvent s’utiliser pour lutter contre une « anxiété de performance » (examen, discours, etc.) car ils ralentissent la fréquence cardiaque.
  • Certains neuroleptiques : ils peuvent être utilisés à faible dose pour combattre l'anxiété.

Bon à savoir : il existe également des benzodiazépines à visée hypnotique, utilisées pour induire l’endormissement. Leur usage doit également être ponctuel.

Benzodiazépines : les anxiolytiques les plus utilisés

La classe des benzodiazépines comprend de nombreuses molécules (oxazépam, alprazolam, lorazépam, bromazépam, diazépam, prazépam, etc.).

Toutes ces molécules ont pour propriété commune de soulager rapidement les symptômes d’anxiété. Mais elles présentent des effets indésirables : somnolence, sédation, troubles de la mémoire, risque de chute, etc.

Les contre-indications à un traitement par benzodiazépines sont : l'insuffisance respiratoire, l'insuffisance hépatique sévère, la myasthénie.

Bon à savoir : il est dangereux de consommer de l'alcool en cas de traitement par benzodiazépine car cette association multiplie par 8 les troubles de la vigilance !

Risques d'accoutumance

Il existe un risque d’accoutumance et de dépendance survenant après quelques semaines d’utilisation. C’est pour cette raison que la prescription de benzodiazépines doit se faire à la posologie (dose) la plus faible possible, pendant une durée limitée (maximum 12 semaines pour les benzodiazépines anxiolytiques et 4 semaines pour les benzodiazépines hypnotiques selon les recommandations de la Haute Autorité de santé).

À noter : selon une étude, au bout de seulement 3 mois de prise de benzodiazépines, le risque de présenter la maladie d'Alzheimer serait augmenté de 50 % (80 % au-delà de 6 mois).

Sevrage

En cas d’utilisation chronique, le patient ne doit pas stopper son traitement brutalement. Un sevrage progressif doit être entrepris avec l’aide de son médecin. La meilleure stratégie de sevrage consiste à coupler :

  • une thérapie cognitivo-comportementale ;
  • une balnéothérapie dans une station thermale (pour un arrêt durable) ;
  • une sensibilisation et un accompagnement sur la question du sevrage, de l’anxiété et des conséquences de l’utilisation chroniques des benzodiazépines.

À noter : les benzodiazépines peuvent être utilisées lors d’un sevrage alcoolique, mais, dans ce cas, l’objectif n’est pas de lutter contre l’anxiété mais d’empêcher la survenue d’un delirium tremens.

Attention à la surconsommation d'anxiolytiques !

Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) datant d'avril 2017, 1 Français sur 5 a consommé au moins une fois une benzodiazépine au cours de sa vie (1 sur 7 en 2015, ce qui suggère des prises répétées).

Leur consommation en France est la deuxième la plus élevée d’Europe derrière l'Espagne, avec une utilisation trop souvent chronique qui ne se justifie pas et induit une dépendance et une surconsommation dangereuse.

Les effets indésirables, tels que les troubles de la mémoire, la somnolence (pouvant causer des accidents de la route) et les chutes chez les sujets âgés, sont réels et peuvent avoir de graves conséquences. Les benzodiazépines sont classées de niveau 3 (le niveau le plus élevé) : « Attention, danger : ne pas conduire. Pour la reprise de la conduite, demandez l’avis d’un médecin. »

Bon à savoir : le médicament anxiolytique n’est pas l’unique recours en cas d’anxiété excessive. Les techniques de relaxation, la sophrologie, les psychothérapies comportementales et cognitives, l’hypnothérapie sont des alternatives efficaces.

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