Thrombolyse

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Cellules sanguines 123RF / Sebastian Kaulitzki

La thrombolyse est une technique médicale d'urgence, destinée à détruire un caillot sanguin qui obstrue une artère et met en danger la vie du patient.

Elle consiste à injecter dans l'artère bouchée un médicament thrombolytique capable de dissoudre le caillot (thrombus). Voyons ce sujet plus en détails.

Thrombolyse : dans quels cas est-elle utilisée ?

Si un caillot bouche une artère, un arrêt de la circulation sanguine s'en suit, les tissus irrigués par cette artère ne sont plus oxygénés et se détruisent en quelques heures : c'est ce qu'on appelle uninfarctus.

En cas de thrombose artérielle aiguë, la thrombolyse peut désagréger le caillot et permettre de rétablir la circulation sanguine.

La thrombolyse peut être employée dans plusieurs cas d'obstruction d'une artère :

À noter :le recours à la thrombolyse n'est pas systématique, il dépend de la localisation de la thrombose et de l'urgence de l'intervention. D'autres méthodes médicamenteuses (anticoagulants) ou chirurgicales (thrombectomie) peuvent être envisagées. 

Processus de la thrombolyse

Thrombolyse : déroulement de l'intervention

La technique de la thrombolyse consiste à injecter par voie intraveineuse ou intra-artérielle, une ou plusieurs doses successives d'un médicament thrombolytique (fibrinolytique), qui désagrège la fibrine (protéine filamenteuse impliquée dans la coagulation) pour dissoudre un caillot :

  • Elle est souvent associée à un traitement anticoagulant.
  • Le médecin doit auparavant vérifier l'indication de thrombolyse et s'assurer de l'absence de contre-indications. 
  • L'intervention peut durer plusieurs heures, la durée est variable en fonction de la pathologie. Elle nécessite une surveillance particulière sous oscilloscope (appareil surveillant l'activité cardiaque). 
  • L'hospitalisation post-thrombolyse est nécessaire pour surveiller et traiter les complications éventuelles.

Bon à savoir : la thrombolyse permet de désobstruer une artère dans 50 à 70% des cas. Elle est d'autant plus efficace qu'elle est débutée dans les premières heures suivant la formation du caillot.

Médicaments utilisés lors d'une thrombolyse

On utilise des enzymes, des protéines fabriquées par un organisme vivant, qui activent la lyse de la fibrine :

  • Les thrombolytiques de première génération : la streptokinase (Steptase) d'origine bactérienne et l'urokinase (Actosolv) d'origine humaine.
  • Les thrombolytiques de deuxième génération : ce sont des protéines humaines produites par génie génétique : l'altéplase (Actilyse), la ténectéplase (Métalyse), la rétéplase (Rapilysin).

Les molécules de deuxième génération sont plus spécifiques, leur action est plus rapide et moins allergisante que celles de la première génération.

À noter : ces médicaments sont réservés à l'usage hospitalier ou pour une situation d'urgence.

Effets secondaires et contre-indications de la thrombolyse

Après une thrombolyse, quelques complications peuvent survenir : des hémorragies, des réactions allergiques, des chutes de tension artérielle, des troubles du rythme cardiaque.

Ces effets indésirables demandent une surveillance clinique importante en milieu hospitalier, en raison de l'urgence de la prise en charge des éventuelles complications.

Il existe plusieurs contre-indications absolues ou relatives à la réalisation d'une thrombolyse. On compte parmi les contre-indications absolues :

  • une hémorragie datant de moins de 3 mois ;
  • un ulcère digestif évolutif ;
  • une intervention chirurgicale datant de moins de 10 jours ;
  • une intervention intracrânienne ou médullaire datant de moins de 6 mois ;
  • un accident vasculaire cérébral datant de moins de 2 ans ;
  • un traumatisme crânien datant de moins de 3 mois ;
  • une tumeur ou une malformation vasculaire intracrânienne ;
  • une biopsie du rein ou du foie datant de moins de 15 jours ;
  • une pathologie sévère de l'hémostase ;
  • une grossesse ou un post-partum ;
  • une hypertension artérielle sévère et non contrôlée ;
  • une suspicion d'anévrisme (poche pouvant se rompre) aortique ou de péricardite (inflammation de la membrane qui entoure le cœur).

On entend par contre-indications relatives, les cas discutables avec un médecin :

  • une insuffisance hépatique ou rénale ;
  • une tumeur hémorragique ;
  • un traitement par un antivitamine K (anticoagulant) ;
  • un diabète avec affection de la rétine (rétinopathie) ;
  • un traumatisme récent du muscle cardiaque.

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